De plus en plus de gens nourrissent les oiseaux en hiver: rien qu'aux États-Unis, près de 41 millions de personnes mettent à leur disposition graines et autres aliments. En France, une mangeoire peut facilement attirer plus d'une dizaine d'espèces.
Outre le plaisir de les observer, le fait de les nourrir peut les aider à survivre pendant l'hiver alors que leur habitat naturel diminue à cause du développement urbain et de l'agriculture intensive.
Dans cet article, nous vous proposons des précisions et des conseils pour aider au mieux les oiseaux.Sports News | adidas Yeezy Boost 350
Quelques précisions diverses
Distributeur
Les barreaux en métal enduit de ce distributeur empêchent les grands oiseaux et les écureuils de s'approcher de la nourriture.
Tout d'abord, le fait de nourrir les oiseaux les aide : il faut juste éviter en même temps de favoriser les rongeurs.
Si jamais vous laissez vos mangeoires vides, les oiseaux ne mourront pas de faim, ils iront juste visiter d'autres jardins ou chercheront des sources de nourriture "naturelles".
Il vaut mieux toutefois éviter d'interrompre brusquement le nourrissage, surtout en cas de temps froid.
Il n'y a pas de risque de "trop" nourrir les oiseaux: ils ne mangent que s'ils ont faim, et ils savent s'arrêter !
Les graines de tournesol attirent de nombreuses espèces, et ont l'avantage d'être faciles à répandre même sur un balcon. Les graines de chardons attireront spécialement les Chardonnerets élégants. Les graines de maïs sont les préférées des tourterelles, les gâteaux de graisse attirent les pics, etc.
Mettez à disposition des matières grasses (suif, margarine, beurre de cacahuète, etc.).
Certains oiseaux préfèrent se nourrir au sol, comme les Moineaux domestiques, les tourterelles, les Accenteurs mouchets, les Étourneaux sansonnets, les Merles noirs, etc. D'autres préfèrent les points de nourrissage élevés, comme les mésanges.
En plein centre d'une grande ville, il est aussi possible d'installer des mangeoires sur les rebords des fenêtres et sur les balcons, mais on considère qu'il faut environ un an pour que des espèces "attractives" comme les mésanges s'y intéressent.
Pour éviter que vos graines ne soient entièrement dévorées par les écureuils (ce qui est rare en France, mais commun en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord où vit l'Écureuil gris très vorace), votre mangeoire doit être placée à plus de 3 m de tout support (murs, arbres, ...). Les grains de poivre peuvent les tenir éloignés quelques temps. Mais s'ils ne peuvent pas accéder aux graines, ils essaieront de balancer le distributeur pour faire tomber les semences.
Il existe des mangeoires entourés de "barreaux", mais alors seuls les petits oiseaux pourront en profiter...
Les chats constituent un vrai danger, et on estime qu'un de ces félins peut facilement manger entre 50 et 100 passereaux par an!
Ne pas oublier l'eau !
N'oubliez-pas de proposer aux oiseaux un endroit où ils pourront boire de l'eau propre, car il leur est difficile de trouver, surtout quand il gèle, de quoi s'abreuver (même s'ils peuvent aussi manger de la neige).
S'il ne fait pas trop froid, les oiseaux se baignent pour entretenir leurs plumes: vous pouvez donc aussi penser à placer un bassin peu profond (changez l'eau régulièrement). Cassez chaque jour la glace qui se forme éventuellement (il existe des bassins auto-chauffant).
Des conseils pour votre mangeoire
Suivant le type d'espèces que vous souhaitez privilégier, vous pouvez choisir tel ou tel modèle de mangeoire.
Les mangeoires à silo sont très appréciées des mésanges entre autres, mais préférez des modèles pouvant contenir au moins 500 grammes de semences, sinon vous risquez de devoir les remplir très fréquemment.
Privilégiez les mangeoires solides résistants au gel, au dégel, au soleil, à la pluie, aux écureuils... Il est donc parfois intéressant de dépenser un peu plus pour être tranquille de longues années. N'oubliez pas de nettoyer vos distributeurs de graines: les oiseaux défèquent en effet là où ils mangent. Les mangeoires en plastique sont plus faciles à nettoyer que celles en bois, et elles peuvent être désinfectées. Pour les nettoyer, placez-les dans un récipient rempli d'eau chaude, ajoutez deux verres de vinaigre, laissez tremper pendant 15 minutes. Frottez ensuite avec une brosse, puis laissez sécher au soleil, les rayons ultraviolet constituant un excellent désinfectant naturel.
Le nourrissage, un problème ?
Dans une étude publiée en avril 2008 intitulée "Food for thought: supplementary feeding as a driver of ecological change in avian populations", les chercheurs Gillian N Robb, Robbie A McDonald, Dan E Chamberlain, et Stuart Bearhop expliquent que si l'on connaît bien les effets d'une modification de la disponibilité en nourriture sur le comportement des oiseaux, les impacts de ce comportement généreux sont peu connus.
Les quatre biologistes rappellent toutefois que ce nourrissage a aussi des impacts immédiats bénéfiques: les poussins qui reçoivent davantage de nourriture ont un taux de survie plus élevé.
Mais l'intervention humaine perturbe aussi le discernement des oiseaux; en effet, les mangeoires peuvent constituer des "pièges écologiques" qui les encouragent à rester dans un secteur qui ne leur serait autrement pas favorable si ce nourrissage cessait. Un apport artificiel provoquerait aussi une croissance de la population incompatible avec des conditions alimentaires naturelles.
Parfois, ce nourrissage affecte la biologie des oiseaux de façon inattendue: une étude a ainsi montré que les Geais à gorge blanche (Aphelocoma coerulescens) qui vivent dans un milieu semi-urbain et qui fréquentaient les mangeoires pondent plus tôt que les autres; mais les jeunes naissent alors à une période de l'année où les aliments qui leur sont nécessaires sont indisponibles. Dans ce cas, on constate alors une augmentation du taux d'échec de la nidification.
Étonnamment, l'équipe de chercheurs a aussi constaté que l'activité autour des mangeoires n'augmentait pas le risque de prédation par les chats, bien au contraire!
Étant donné la variété des résultats trouvés, G. Robb et S. Bearhop et leurs collègues estiment que des études plus complètes et plus ambitieuses (sur plus de deux ans, sur plusieurs espèces simultanément) devraient être menées, étant donné l'ampleur du phénomène du nourrissage des oiseaux: une enquête menée aux États-Unis en 2003 a en effet révélé que plus de 43% des sondés nourrissaient les oiseaux, et au Royaume-Uni, les sondages indiquent que 75% de la population faisaient de même.
Source: ornithomedia.com